Le Bruit des coquillages

 

« Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui »

 Montaigne

 

 

 

 

Le Bruit des coquillages, création sensorielle dansée et musicale jeune public, aborde le thème de l'Ailleurs et de la relation à l'Autre. A travers la musique et la danse, cette création explore les mouvements et les sons liés à l'élément liquide, à l'énergie et aux rythmes des vagues. Le coquillage symbolise l'inconnu. Il est le témoin qui ouvre le passage vers l'Ailleurs. Les corps des danseuses se rencontrent autour du thème de la mer, endroit de navigation et de communication, commun à tous, mais qui est également un espace de danger, le lieu d'une épreuve de passage. Le coquillage, objet transitionnel, ici objet de collection, est l'élément qui les relie et qui fait naître un monde fantasmé et imaginaire. Ce voyage onirique emporte le public dans une traversée maritime, lieu des pirates, pêcheurs, aventuriers et autres créatures merveilleuses.

 

 

 

Spectacle dansé et joué pour deux interprètes.

 

Durée : 45 min environ

Public : Tout public, en intérieur ou extérieur.

Chorégraphie et interprétation :Emily Chevalier et Hélène Poymiro

Création musicale : Emily Chevalier et Hélène Poymiro

Regard extérieur : Jean Masse (compagnie Epiphane)

Création lumière : Sébastien Vaillier et Youni Petit

Robe : Margueritte Lacroix

Captation vidéo et photographiques : Quentin Geyre (Groseille vidéos)

 

Note d'intention :

"A la genèse de notre création, il y a une idée, celle que les coquillages puissent faire revivre, en nous, les personnes les ayant ramassées de l'autre côté de la mer. C'est donc avant tout le rapport à l'Autre et l'imaginaire de lAilleurs que nous souhaitions explorer. Plus qu'une illustration du récit qu'Hélène a écrit, nous avons choisi d'expérimenter les thématiques corporelles et musicales auxquelles l'objet coquillage renvoyait.

Nous avons cherché à traduire le son des vagues que ce soit à travers des enregistrements naturalistes ou que ce soit grâce à des instruments renvoyant à l'eau (bâtons de pluie, oceandrum, kalimba etc...) ou l'utilisation de la voix (gargarisme, onomatopées etc...). Après avoir envisagé l'enregistrement d'une piste sonore, il est apparu important que la musique soit réalisée et bouclée en live sur la scène.

L'utilisation des instruments ou de la voix nous incite à être dans un état de corps particulier et un balancé propre aux vagues. La manipulation des instruments n'est plus seulement sonore, elle est aussi corporelle et visuelle. 

Le va-et-vient des vagues nous a entrainée vers l'exploration de rythmes propres à l'eau, la recherche d'une énergie qui se déploierait du centre du corps vers les extrémités puis des extrémités jusqu'au centre.

La fluidité des mouvements et les ondulations liées à l'élément liquide sont également des motifs de notre travail.

L'eau, et la manière dont nous l'appréhendons, sa température, la résistance qu'elle nous impose, nous a permis de jouer avec d'autres qualités de mouvements et de mettre en avant la notion de peau.

La peau est ici l'enveloppe qui appréhende au plus près l'élément liquide, qui en reçoit les informations sensorielles. C'est elle qui est mise à rude épreuve par le sel et le sable, la chaleur, autant de sensations tactiles associées à la plage.

Telle une synesthésie des souvenirs de vacances, voire d'aventures imaginaires, le coquillage nous a donc permis d'explorer les réminiscences corporelles liées à notre enfance.

Pour faire apparaitre l'ailleurs et l'Autre, nous avons choisi d'inclure des comptines traditionnelles qui s'adressent à l'enfant et qui appartiennent à l'oralité, tout comme les récits de marins et autres contes liés à la mer.

Du récit initial, nous avons conservé le lieu de l'histoire, le grenier, cet espace saturé d'objets qui ouvre tout un monde, à la fois par sa richesse et à la fois la simplicité des objets quotidiens et anciens qu'il renferme.

 

La construction visuelle et corporelle d'un bateau nous a demandé un travail de manipulation d'objets et de rythmicité particulier. Ce bateau, délimitant un espace de jeu réduit, nous a offert la possibilité d'explorer la notion de contraintes spatiales. Nous avons également cherché à réinvestir les différents objets en les détournant de leur fonction première. Un jeu d'ombre nous a permis de faire apparaitre une autre réalité, celle du rêve."